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Les Granges sous Velle

31 janvier 2015

L'embûche de Noël

Certains défis ont tendance à me piquer au vif plus que d’autres et celui-ci tout particulièrement : réunir sous le même toit pendant une semaine toute notre famille, petits et grands, jeunes et moins jeunes. Sur le papier, le projet semblait ambitieux et il l’était. Mais c’est finalement la phase amont qui s’est avérée plus complexe qu’une fois entré dans le vif du sujet. Noël est un moment délicat que chacun aime lire à sa façon, messe ou pas, débauche de cadeaux ou petite attention qui compte, grande bouffe « oui mais bon on est pas obligé de se gaver non plus parce que c’est indécent , c’est Noël merde quoi ! ».

Au final une partie d’irréductibles iront cuver leur dinde, mal assis à chanter des cantiques tandis que d’autres se découvriront une passion soudaine pour la vaisselle…..

Un mois de téléphone arabe à caler les arrivées, les départs, les couchages, les menus, les cadeaux. Les cadeaux. Si j’avais un souhait pour la nouvelle année et donc le prochain Noël : « Que chacun fasse comme il l’entende : gros cadeau, petit, pour les enfants, par couple, pour le chien, des livres, de l’argent, « surtout rien du tout pour moi !! », j’ai envie de vous dire : On s’en fout !! Au final, tout le monde est content, dans le pire des cas le Bon coin existe et au risque d’asséner une banalité dont j’ai le secret, l’important est de savoir que l’autre à fait la démarche de penser, chercher et emballer le contenu et qu’il nous était spécialement adressé, le reste n’est que littérature !!!

Pour moi cette année, le cadeau ultime fut de réussir à nous rassembler tous ensemble dans une parenthèse de quelques jours en laissant à la porte les dossiers un peu lourds, les rancœurs et les reproches, parce que la famille c’est tout sauf lisse et consensuel…C’est un espace clos et ouvert en même temps, dans lequel on se sent parfois bien enfermé à notre corps défendant,  mais dans lequel on se réfugie aussi en cas de gros grain. Si j’avais misé de l’argent sur cette semaine j’aurai sans doute perdu gros, parce qu’au final la trêve des confiseurs, l’esprit de Noël, bref un petit quelque chose qui s’apparentait à de la paix a soufflé sur la Bourgogne, et chacun y a été pour quelque chose.

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21 janvier 2015

Sans Phare

Comme on met du temps à re-cuisiner un plat qu’on a mal digéré, voici quinze jours que je suis dans l’incapacité d’écrire deux lignes. Complètement saturée d’informations, de scoops, d’images, de théories, de thèses et d’antithèse, je peux rester prostrée de longues minutes devant mon frigo sans savoir ce que je cherche, ce qui en ce qui me concerne est un fait assez rare ! De même qu’au bureau, la vacuité de ma mission au regard des évènements me fait ressentir comme ces oiseaux mazoutés après une marée noire, engluée sans savoir quoi faire pour bouger.

Je suis loin d’être seule dans ce cas, sans doute, certains pourtant semblent avoir très vite évacué la question, trop lourde. Pourtant pour être vraiment honnête je n’achetais que très rarement Charlie Hebdo, et je ne l’achèterai pas forcément plus, une fois l’émotion retombée, car nous savons tous que tout ça va se diluer dans la masse d’informations qui se déverse chaque jour sur nos ordinateurs et nos téléphones ; je ne connaissais pas la plupart des dessinateurs, sauf Cabu à jamais relié à mon enfance et à Récré A2, Wolinski aussi dont j’ai dû feuilleter certains albums en cachette. Ces garçons tombés dans l’hypermarché de la Porte de Vincennes, venus faire leurs courses pour Shabbat, ce technicien de maintenance, ces gardiens de la paix, viennent allonger la liste très longue des innocents qui meurent chaque jour pour ce qu’ils représentent ou juste parce qu’ils ont eu le malheur d’être au mauvais moment, au mauvais endroit.

Au-delà du choc provoqué par ces attentats et même si on est en mesure de prendre de la hauteur et de remettre les choses en perspective face aux véritables crimes contre l’humanité perpétrés en ce moment-même dans certaines zones africaines, il n’en reste pas moins, que pour la première fois, je ressens une onde de choc plus grande et plus profonde, plus insondable même que le 11 septembre. Et ça m’effraie.

Quand j’étais petite, j’avais souvent l’impression que n’importe quelle situation conflictuelle portait déjà en elle son dénouement, qu’il suffisait de dire « pouce » pour que ça s’arrête ou que ça change. Pour la première fois, je sens que dire « pouce » ne suffira pas, qu’une espèce de gouffre sans fond est en train de s’ouvrir sous nos pieds. Je suis face à mes filles et je suis incapable de leurs expliquer la logique de la situation ; une foule d’arguments me vient à l’esprit avant d’être balayée par son exact opposé. Comment expliquer à ma fille de douze ans qui rechigne à ouvrir un bouquin la chance qu’elle a de pouvoir aller à l’école, de ne pas être déjà mariée ou esclave, qu’elle peut chanter, écouter de la musique, se balader en short et qu’à quelques heures d’avion d’ici c’est le Moyen Âge pour les femmes.

Comment comprendre outre ces mouvements terroristes qui germent dans les pays en guerre que des enfants de citoyens français qui n’ont connu aucun conflit, aucune famine ou épidémie, aucune  répression aillent se jeter dans la gueule du loup en quelques clics sur internet pour un obscur idéal qu’ils estiment légitime. Comment la mort peut-elle devenir un idéal, quelle marche a-t-on raté pour les laisser partir ?

C’est peut-être parce que nos vies et nos combats idéologiques se sont ramollis et éventés que la mort peut apparaître à des jeunes délaissés comme plus savoureuse que la vie. Cette espèce de consensus mou qu’est devenue l’autorité parentale, de nivellement par le bas de la culture et des valeurs, ont effacé les traces du chemin que tentait de suivre cette jeunesse larguée, qui finit par larguer elle aussi, les amarres puis les bombes.

La mort est un concept que notre société a gommé, rendu quasiment tabou. Personne n’aime en parler, ni même l’envisager jusqu’aux publicités pour les contrats prévoyance obsèques qui vendent leur soupe comme si c’était une croisière Costa. Je suis admirative devant cette poignée d’hommes et de femmes qui préféraient « mourir debout que vivre à genoux ». Personnellement, je m’aperçois que je serais prête à vivre à genoux, peut-être même en rampant pour sauver ma peau et celle des miens et qu’à la place des survivants de la tuerie j’aurais certainement embarqué pour une destination lointaine en me faisant oublier. Le sursaut républicain m’apparait comme une espèce de gros câlin que la France se fait à elle-même mais qui n’empêchera pas au monstre caché dans le placard de venir la terroriser à nouveau.

S’indigner oui, mais peut-être faut-il  affronter ses limites et admettre qu’on a indirectement participé à ce grand chaos. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, ni de ce qu’on en fera, qu’on le regarde arriver en face serait déjà un bon début.

 

8 décembre 2014

Ma vie en Lycra Le sport et moi, comment vous

Ma vie en Lycra

Le sport et moi, comment vous dire…..Les fées Decathlon ne s’étaient pas, à proprement parlé, penchées sur mon berceau à ma naissance….J’ai pourtant essayé de ma plus tendre enfance à  ma plus terrible adolescence de transformer l’essai, en vain…La danse classique pour commencer, affublée d’une professeure très à l’aise qui accueillait les parents d’élèves, nue comme un ver, à s’en décrocher la mâchoire mais plus pour sa ressemblance avec Maurice Béjart qu’autre chose.

Puis, un rapide passage dans les sports équestres, qui se solda par une morsure à la fesse gauche et une gamelle mémorable, qui finirent de me convaincre que la viande de cheval ça n’était pas si mauvais, et même pas en temps de guerre…

Le tennis ensuite fut le terrain de mes exploits ; pas vraiment mauvaise mais ni vraiment douée, je pratiquais alors plus la chasse au jeune éphèbe en polo Lacoste que je ne travaillais mon coup droit…Inutile de dire que j’étais jeune également, tout cela était parfaitement moral !

Les années lycée arrivèrent avec leur lot d’actes de rébellion, comme celui d’arrêter le tennis (et le bridge et le scoutisme aussi d’ailleurs…) pour explorer des terres plus reculées où l’on pratique finalement à moitié nu aussi, la danse mais africaine cette fois…La vie n’est qu’un cycle. Deux années à peaufiner ma scoliose à grands coups de bassin, au fond d’une salle de danse où les trois premiers rangs étaient occupés par celles qu’on a toutes détesté un jour : les minces, qui dansent comme elles respirent, dans des tenues ridicules mais curieusement pas sur elles….

Bref, suite à cela je me suis retirée sur la pointe des chaussons du monde de la danse et du sport en général pendant quelques années…

Le périlleux passage de la trentaine et de ses affres liés à la maternité une fois surmonté, je tentais l’inscription en salle de sport. Aahh, la salle de sport, une ambiance à part, où l’on vous accueille –tutoiement obligatoire – comme si vous entriez dans une secte, avec comme principal point commun de vous soutirer un SMIC tous les mois pour venir faire du surplace face à un mur et se faire aboyer dessus par une prof de fitness formée à Guantanamo…J’ai quand même tenu deux ans, jusqu’au moment où il a fallu commencer à venir déguisé au cours de Sh’bam……Ajouter à cela la fracture d’un tout petit os dont j’ignorais jusqu’à l’existence, décelée par un radiologue étonné de lire sur son cliché une blessure typique des haltérophiles !!

Cap sur la quarantaine, déjà…Les premiers cheveux blancs, les premiers « Maman c’est quoi ces petits traits sur ton front ?», les bonjour Madame alors que ça fait vingt ans que le boulanger vous sert du « Qu’est ce qu’elle veut la p’tite demoiselle ?! »…..Bref, la débâcle. Et puis, un matin, en ouvrant un placard, tomber sur cette ravissante paire de baskets achetée en 2003, flambant neuves, attendant sagement son tour. Voilà un an que j’ai donc découvert le bonheur masochiste de la course à pieds. Partie en marchant façon nordique, j’ai commencé petit à petit à trottiner puis courir histoire de partager un peu plus de temps avec l’homme, autrement qu’entre une leçon de latin et une bassine de repassage. Oui je sais ma vie est exaltante.

La rencontre avec mon corps fut une révélation, la découverte de nouveaux muscles, de nouvelles douleurs et le renouveau de mon dressing constitué désormais d’un rayon « vêtements de sport » !!! Gros virage pour moi. Plusieurs courses plus tard, l’effort que ça demande pour y aller est toujours proportionnel à la jouissance - et je pèse mes mots  - de boucler mes 10 km et de revenir à la maison ruisselante, écarlate avec la musique des "Chariots de feux" dans la tête…Même si mes exploits sont un peu minimisés par les courses de l’extrême que s’inflige l’homme en pleine crise de la 40: de nuit, dans la neige, à reculons, à l’ouverture de la chasse etc…..Je ne lâche rien ! La principale difficulté étant de recruter des partenaires féminines motivées, ayant comme moi envie de courir mais pas très envie de copiner avec Françis Heaulme…Pour l’instant ma partenaire à 4 pattes ne se fait pas prier, et l’autre à deux pattes, mais beaucop moins poilue est partie faire le tour de l’Asie (je lui dédie ce post d’ailleurs, puisqu’elle m’a inspirée son titre) ; mais je  sais que nos performances en brassière fluo lui manquent trop, donc je l’attends de pieds fermes, à défaut de fesses.

 Oui parce que quand on court, on a le droit de porter du fluo et rien que pour ça, ça vaut la peine !

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16 novembre 2014

Point de situation

Après quelques digressions, je reviens au thème central de ce blog : les grands chantiers.

Même si nos activités diverses et variées ont repris depuis la rentrée, le fil rouge de cette année reste les travaux aux granges et à la forge. Dès qu’une fenêtre de tir se présente, notre valeureux chef de chantier se rend sur les lieux pour superviser et surtout avancer dans la rénovation de la forge qui comme une poupée russe réserve à chaque étape une nouvelle surprise ! Pas trop de catastrophes pour le moment, juste une somme infinie de choses à faire et une surface trompeuse vue de l’extérieur. Cette maison, en fait, est immense.

Les artisans sont là, mais un peu plus en fonction du coefficient de marée qu’aux Granges où c’était du non-stop. Mon cher mari, toujours conciliant joue la montre et les retards accumulés seront autant d’atouts pour négocier des petites finitions pas prévues au programme…Une main de fer dans un gant de velours qui semble faire ses preuves.

La maison sera bientôt isolée du sol au plafond, ce qui me procure la joie de pouvoir réintégrer le chantier pour des missions « à ma portée »….Plus d’excuses, donc, mais mauvais timing…La perspective de peindre, poncer, coller dans une maison pas chauffée par un temps plus qu’écossais ne m’enchante pas, mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour croiser mon mari ! Opération toile de verre au son de Chéri FM…Comme un goût de « déjà-vu ». Allez courage, deux maisons avant tes 40 ans, ça se mérite !!

Une fois que tout ça sera terminé, le Mr Bricolage, Mr Leroy Merlin,  Mr Castorama ou tout autre individu en chaussures de sécurité qui croisera ma route s’expose à des représailles certaines…

En attendant, « Objectif Noël » avec au moins deux chambres à rendre salubres pour y entasser neveux et nièces le soir du réveillon ! Pour l’eau courante, ce sera juste, ils feront pipi dans le jardin, roulez jeunesse !

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10 septembre 2014

Etienne vaut mieux que deux tu l'auras....

Certains évènements  vous marquent tellement que des années après vous souvenez précisément du jour où c’est arrivé, le temps qu’il faisait, la tenue que vous portiez ou même ce que vous étiez en train de dire à ce moment précis….C’est le cas pour les attentats du 11 septembre, le premier pas sur la Lune ou la mort de Lady Di (ben oui moi je m’en rappelle !)…Ce jour-là nous étions en Lozère sous un ciel noir comme une encre de Chine, en route pour la cueillette des champignons pas loin d’un gîte que nous louions près de la maison de l’oncle de Cyril…..La notion de gîte en Lozère correspondant a peu de chose près à un bond dans le passé d’environ quatre-vingts ans, pas de téléphone, à peine l’eau courante et un magnifique mobilier en formica, sans oublier le néon attrape-mouches et l’horloge électrique sans quoi le décor ne serait pas complet……

Bref, dans l’attente de la nouvelle et sans le téléphone donc, nous avions mandaté Oncle Georges pour recueillir l’appel chez lui et nous avertir immédiatement…Je précise que nous sommes alors en 1997 et que les téléphones portables ont alors encore la taille d’un aspirateur…

Partis depuis une petite demie-heure, nous avons alors vu en contre-bas sur la route reliant le Rouchat aux Bessons une 2CV fendant la bise sur deux roues, chiens à l’arrière, passant leurs têtes par la fenêtre toutes langues dehors et oreilles au vent….Et là, j’ai su que ça y est, il était né, mon premier neveu, mon premier filleul…Une page se tournait alors, ma sœur qui jusque-là était celle qui rasait le crâne de mes barbies, lisait dans mon journal intime et m’enfermait à clé dans la cave, ma sœur était devenue maman….Elle a depuis largement transformé l’essai et est désormais à la tête d’une petite équipe de beach volley.

 Et même si depuis les naissances se sont multipliées, Etienne fut le premier. Premier il le reste au grand désespoir de ses frères et cousines… Premier à avoir un téléphone surtout, voilà le Graal auquel il fut le premier à accéder sous le regard chargé de noires promesses de ses congénères !! Mais surtout, il est celui qui m’a permis de me faire la main avant d’avoir mes propres enfants. Les couches, les biberons – évidemment je vous parle d’une époque révolue, Etienne a finalement abandonné le port de la couche assez récemment ! – les dents, les cuillères de purée de carotte à fragmentation et la fameuse tentative d’accrochage dans un siège-auto tandis que le charmant bambin s’arque boute en sens inverse en vous décochant un contre-ut dans l’oreille gauche (vous l’avez celui-là, ça y est ?)…Bref, Etienne tu as ouvert le chemin de cette joyeuse fratrie de cousins, grâce à laquelle mes filles ont des « frères » mais en mieux et vous,  des « sœurs » quelques semaines par an, vous laissant ainsi la possibilité d’attraper légalement des filles dans vos bras sans vous prendre un râteau !

Tu deviens l’homme que ton enfance promettait : gentil (fayot), brillant (énervant), diplomate (couard ?), altruiste (intéressé) et surtout doté d’un solide sens de l’humour qui j’espère facilitera la lecture de ce texte…

Pour toutes ces choses mon Grand Setter merci de m’avoir choisi comme marraine, le cahier des charges mentionnait la prise en charge de ton enseignement liturgique, avec ton parrain nous avons décidé de nous répartir les compétences, tu sauras donc, grâce à moi, ouvrir les bières sans décapsuleur et ça, crois-moi, ça peut dépanner !

 

Bon anniversaire mon Champion !

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11 août 2014

Faim d'été Essayons de remettre les pendules à

Faim d'été

Essayons de remettre les pendules à l’heure, à Pâques, nous déjeunions dehors, sortions les transats et les chapeaux et nous voici à la veille du 15 août  au coin du feu ou presque dans un pull que je suis uniquement autorisée à porter en l’absence de mon mari, tant il est une atteinte à toute vie de couple normalement constituée…Et oui mesdames le grand pull informe sur legging n’est sexy que dans les films où les filles arborent un brushing impec au saut du lit et tiennent un mug de thé bouillant à deux mains comme un fragile petit écureuil tient sa noisette…Donc même si ça n’est pas le sujet, les polaires et autres tenues confortables devraient être interdites après passage devant Monsieur le Maire ! Je ne m’étendrai pas non plus sur certaines tenues de ces messieurs au réveil, ils se reconnaîtront douloureusement et vraiment, là n’est pas le sujet…..

Bref maintenant que je vous ai fait partager mes passionnantes considérations sur cet été plus que mitigé, l’heure de bilan estival a sonné. Après des vacances d’une fulgurance déconcertante, nous voici  de retour, à peine le temps de bronzer que l’on pèle déjà…Mais la Catalogne a tenu ses promesses comme chaque année…Comme chaque année ? Oui, on est loin de rendez-vous en terre inconnue, mais je dois confesser que j’aime ces vacances truffées de petits rituels, retrouver les odeurs de laurier dans les chemins qui longent la mer, les repas à des heures anarchiques, la gouaille des catalans, la pêche aux oursins, les « on dîne où ce soir ? », les cousins, les amis, etc…Ce petit bout de rocher que j’ai découvert il y a 20 ans a pris mine de rien une grande importance dans ma vie tant il représente un point d’ancrage familial…Il n’empêche que toutes les bonnes choses ayant une fin, nous voici de retour en Bourgogne, et j’ai beau me huiler du soir au matin pour retenir les dernières traces de l’été, l’environnement sent de plus en plus les fruits blettes et les cahiers neufs… !

Heureusement pendant notre absence, la forge a continué à renaître de ses cendres, les artisans ont œuvré sous le regard avisé de notre doggy/chicken-sitter, à qui je tenais ici à rendre hommage.

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16 juin 2014

Post Printemps

Le printemps m’ayant happée dehors depuis quelques semaines, me voilà avec plein de choses à raconter, de l’anecdotique au plus sérieux, donc tout ne tiendra pas dans ce message…Initialement tenant un journal de bord de chantier, je vais m’efforcer de me recentrer sur le thème de ce blog avec des nouvelles de la forge. L’hiver a été consacré à la « mise à nu » de la maison pour n’en garder que la substantifique moelle, l’ossature, bref ce que l’on pouvait récupérer…conclusion pas grand-chose…Notre bouddhiste bricoleur a affronté les frimas hivernaux et restauré toute la ferronnerie extérieure, redonnant un petit coup de jeune à la façade pour le plus grand plaisir des voisins quasi-centenaires dont la petite promenade quotidienne est désormais systématiquement ponctuée par une halte sur le chantier, encourageant Cyril d’un « Oh ben faut bien que ça se fasse, hein ! »….

Certains d’entre eux ne cachent par leur émotion de voir se réveiller avec ces travaux un pan de leur jeunesse, des souvenirs de cavalcade dans les rues, de coups d’œil furtifs jetés au-travers de la vitrine dans l’atelier du forgeron, de chevaux attendant sagement d’être ferrés devant la porte, bref d’une époque où les villages n’étaient pas encore désertés.

Les artisans sont enfin arrivés depuis une semaine, les avancées se voient donc plus, ce qui est encourageant compte tenu de l’ampleur des travaux….La grande inconnue étant de savoir si la structure de la maison va résister aux assauts des différentes interventions mais dans ces cas-là, je procède avec les maçons comme dans les avions avec les hôtesses de l’air, tant qu’ils ne paniquent pas je me dis que ça va….

Bilan à ce jour, premières ouvertures dans le toit, où comment passer du hublot au panorama en 16/9, démolition d’une partie de mur porteur pour relier deux étages (c’est là qu’on croise les doigts et qu’on serre les fesses, et non l’inverse) et réalisation de la dalle du rez-de-chaussée….Cette dernière servira de support à quelques centaines de kilos  de pierres de Bourgogne sur une surface de 70 m2, sachant que nous en avons posé quasiment autant dans notre cuisine il y a deux ans, l’avantage c’est que l’on sait à quoi s’attendre : souffrir.

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22 avril 2014

Confession de trousseau....

Il y a quatorze ans, un cousin de mon mari que j’aime énormément  (pas mon mari, son cousin, enfin mon mari aussi...bref vous m’avez compris !) m’a offert pour notre mariage un petit livre, ne payant pas de mine, couverture ultra-sobre, limite austère, intitulé « Eloge du mariage, de l’engagement et autres folies » de Christine Singer….

Sachant mon nouveau cher cousin très porté sur la chose spirituelle, je ne doutais pas un instant du contenu du livre et le remerciais avec autant d’enthousiasme que si on m’avait offert un aller simple pour les Seychelles, ma maman m’ayant bien élevée…Le livre fut ensuite rangé bien au fond de ma bibliothèque, puis bien au fond d’un carton pendant ces longues années, enfoui, oublié et surtout pas ouvert une seule fois…A la faveur d’une de mes récentes séances de rangement , « ça je garde, ça je jette, ça je donne, non ça je vends etc….. », ce petit livre tomba de sa cachette, me rappelant à son souvenir et aux circonstances qui l’avaient fait atterrir ici dans cette grange, au milieu de cartons boursouflés et de caisses de vieux jouets. Il m’avait suivi sans que je m’en aperçoive, brillant dans un petit recoin de ma vie, survivant en silence à nos déménagements. Et c’est comme si il me tapait sur l’épaule en disant « Psst, arrête toi deux minutes et lis-moi ».

Je l’ai lu et une fenêtre s’est littéralement ouverte renouvelant l’air et faisant entrer la lumière. Je n’ai pas été touchée par l’Esprit Saint, pour ça il y a encore du boulot, mais cette lecture m’a plutôt fait l’effet d’une cure détox…Mieux que le radis noir et la tisane artichaut/canneberge, ce petit bouquin est une claque revigorante qui réveille sur un vieux dossier endormi…Le mariage…

Pas la robe meringue, les migraines autour du plan de table, ou les enfants d’honneur qui arrivent avec des chaussures dépareillées (« On n’a pas trouvé le modèle que tu nous as indiqué donc on s’est dit qu’une paire de crocs blanche, ça passerait non ?.... »), non, le mariage dans ce qu’il a de si particulier et de si beau : une longue odyssée semée d’embûches, sans certitude sur la direction à prendre ou même encore sur la destination ; le principal étant que les membres de l’équipage aient tous envie d’y aller….mais où ? Tais-toi et rame.

Bref, ce livre en plus d’être remarquablement bien écrit, ne donne aucun conseil, aucune leçon, mais il pose des balises sur quelques fondamentaux de la vie de couple, éclaire des situations qui peuvent paraître complètement dans l’impasse en montrant un tout petit passage invisible à l’œil nu mais pourtant bien là. Il parle de l’individu naissant tout nu et tout seul et qui va consacrer une grande partie de sa vie à la quête de l’alter ego, à chercher son regard espérant sans le savoir y voir son propre reflet….

L’auteur aborde tous les thèmes liés au couple, y compris ceux qui fâchent, sans jugement mais avec une grande sincérité. Pas forcément facile de prime abord, disons que ça n’est pas exactement le livre que vous aurez envie de feuilleter sur la plage en sirotant une caïpirinha et en vous mettant du vernis bleu lagon sur les orteils (pourquoi diable ose-t-on à chaque fois ce genre de chose l’été ?)….Mais il vaut bien une petite parenthèse d’une heure ou deux entre un « Mots fléchés » et un Gala plein de sable…Votre couple en sortira avec des petites joues roses ou en tout cas nourri d’une sagesse nouvelle avec peut-être une idée plus claire du cap qu’il souhaite prendre… !

Evidemment dans un monde idéal Monsieur le lit également sur les conseils enthousiastes de Madame… Et ils en discutent longuement ensemble…Non je blague !

Quoiqu’il en soit si ledit cousin se reconnaît, je le remercie sincèrement pour ce cadeau à l’époque passé inaperçu et qui s’avère finalement bien plus utile qu’un grille-pain ou un appareil à raclette…. Et comme je ne pouvais pas terminer ce post sur le mot raclette, je vous offre cette belle phrase du poète espagnol Antonio Machado Ruiz :

« ll n’y a pas de chemin, c’est en marchant que le chemin se fait »

 

 

27 mars 2014

Le Bain bourguignon

 2013 enfin derrière, j’ignore pourquoi, mais pas mécontente de tourner la page, pas superstitieuse pourtant… cela dit impossible de faire rimer cette année-là sans tomber dans le grivois, donc autant s’en débarrasser !

2014 démarre aux Granges partagée entre l’envie de lever le pied sur les travaux et la nécessité d’avancer pour ne pas s’habituer à de « l’à peu près ». Nous sommes donc arrivés à bout de notre salle de bain non sans mal puisque j’avais, rappelez-vous fait changer la baignoire une fois installée et bien scellée au profit d’une plus grande…Autant dire que mon soudain volte-face pour changer les vasques fut accueilli par une fin de non recevoir et un regard qui en dit long sur le sort qui me serait réservé s’il me prenait l’envie d’insister…N’ayant pas envie de finir coulée dans du béton par mon mari j’ai donc composé avec cette petite contrariété. J’ai également appris durant ce chantier à la jouer low-profile pour éviter des conflits stériles : tenir une porte, tendre un carreau de faïence, redire pour la 20e fois où se trouve le mètre mesureur et tout ça sans rechigner, participe sans doute un peu à la longévité de notre couple...Bien entendu, n’étant pas céleste il m’arrive également d’envoyer paître Mr Bricolage ou même de me faire porter pâle pour un atelier découverte : « Apprends à coller du joint en t’amusant»….

Donc à moi les bains à rallonge et les notes d’eau qui vont avec…L’Homme n’a même pas essayé de monter sa brosse à dents lorsqu’il a constaté que c’était désormais trois filles qui annexaient cette pièce matin et soir : on y papote, on y lit, on s’y dispute, on s’y perce les points noirs (plus moi mais bon l’histoire n’est qu’un éternellement recommencement), on se maquille en cachette, on y rebouche pas le dentifrice et tout ça dans des effluves de parfums mélangés telles que même le chien se tient à bonne distance.

Bref, ce petit gynécée est quand même le fruit d’un homme dont la patience avoisine celle du moine bouddhiste Mathieu Ricard (dont le charmant patronyme leurs fait un second point commun mais que la Loi Evin m’empêche de développer ici pour d’autres raisons …..). Je voulais donc lui rendre hommage aujourd’hui sachant sa patience un peu éprouvée en ce moment… Mais ne vous y trompez pas, Monsieur a également sa pièce pour lui tout seul, une jolie cave voûtée en guise de studio de musique que je vous présenterai plus tard !

 

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18 mars 2014

C"est curieux cette envie d'écrire, elle peux

C"est curieux cette envie d'écrire, elle peux vous prendre comme la soif, elle est là et rien d'autre n'a d'importance tant qu'on a pas son verre d'eau, et peut tout aussi bien disparaître pendant des semaines, ne faisant que de brèves apparitions mais sans comparaison avec l'envie la vraie qui vous tenaille et ne vous lâche pas...

Seulement voilà, je ne suis pas en mode "assise face à l'océan, dans un gros pull irlandais, mon chat sur les genoux, ma machine à écrire sous les doigts et le temps, le temps....", mais plutôt en mode "Mamaannn où est ma culotte ??? Tu as vu l'heure, vas faire tes devoirs, quand est-ce que tu t'es lavée les dents pour la dernière fois, oui je fais le plein d'essence et je passe à la banque, tu as sorti la poubelle .......???????? ".  C'est ça ma vie, une espèce de film en accéléré, remplie comme un oeuf.  Donc ce blog vivote au gré de mes plages de temps libre....Dans mon dernier post j'évoquais mes objectifs pour l'année : le premier était de prendre un bain et bien c'est désormais possible......

 

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